Gbessouvègni « Gbessou » OKÉ est né en 1935 à Porto-Novo, fils de Sègni Antoine KPOSSOU appelé OKÉ et de Hounsi TOGBÉ. Gbessou a adopté plus tard comme second prénom « Martin » séduit par l’épisode de la Charité de St-Martin qui résonnait avec ses propres valeurs d’humanisme. C’est à l’âge de 4 ans que Gbessou a perdu son père ; il a donc été élevé par sa mère, qui a réussi à l’inscrire à l’école à une époque où l’éducation scolaire restait un privilège réservé à quelques-uns. Gbessou a intégré l’école primaire bien plus tard que ses camarades. Cela ne l’a pas arrêté, grâce à sa persévérance et fort du soutien de sa mère, c’est à l’école confessionnelle St-Joseph de Porto-Novo qu’il a décroché son Certificat d’Étude primaire en 1950.
Ensuite, il a passé quatre années à l’École Normale des Instituteurs de Togoville (Togo) de 1950 à 1954 et en est sorti instituteur. Il a enseigné durant trois années à l’école primaire publique d’Atakè à Porto-Novo. En 1958, il a passé avec succès le concours d’assistant d’élevage, mettant ainsi les bases de sa future carrière professionnelle. Dès lors, il s'est trouvé une passion à être en contact avec les animaux, la nature et à découvrir les contrées du pays. Après sa formation d’assistant d‘élevage à Bamako au Mali, Il a intégré la jeune administration dahoméenne et a pris service au cœur du pays, à Parakou en 1961.

Parakou a une signification particulière pour Martin, car c’est là qu’il a rencontré celle qui deviendra son épouse : Denise. Une année plus tard, unie à Denise dans les liens du mariage, Martin a accueilli son premier enfant dans la ville de Savalou. Lui qui n’a pratiquement pas connu son père, venait maintenant de fonder son foyer. Après deux ans au service d’élevage de Parakou, il a ensuite découvert Bembérékè (nord-est du Bénin) où il a travaillé jusqu’en 1964. Il pose ensuite ses valises à Abomey en tant que chef du service d’élevage. En 1968 il a été déployé à Cotonou à la direction du service d’élevage à Akpakpa.
Une année plus tard, en 1969, après un séjour aussi instructif que marquant dans des kibboutz en Israël (les fermes collectives), Martin a renforcé son intérêt pour l’agriculture et l’élevage. Cet intérêt ne le quittera plus.
En 1976 Martin retourne à nouveau à Parakou pour renforcer l’équipe technique en place, mais c’est vers Porto-Novo que son regard se tourne. Il a à présent six enfants, dont la fille tant désirée. Après un bref passage à Nikki en 1978, il a finalement être affecté en 1979 dans sa ville natale Porto-Novo, à la Direction départementale de l’Agriculture. Il rejoint le Centre horticole de Porto-Novo où il finit sa carrière et fut admis à la retraite en 1990.

Afin de rester actif pendant sa retraite, Martin s’est consacré à ses passions qui on fait de lui, un homme cultivé. Ainsi, il a développé sa spiritualité et nourri encore et encore sa soif d’histoire, de culture africaine et de musique. De sa guitare, il aimait égrener de temps en temps quelques belles mélodies composées par lui-même. Martin s’est aussi intéressé à la géomancie, à la numérologie. C’est en 1992 que Martin a pour la première fois été grand-père, et depuis il a huit petits-enfants qu’il a eu le bonheur de voir faire leurs premiers pas et grandir. Deux de ses petits-enfants portent fièrement en son honneur ses prénoms,Gbessou et Martin. Martin est resté très impliqué dans sa communauté à travers son action au sein des associations de soutien à l’éducation ou de maintien d'un cadre de vie sain. Gbessouvègni Martin OKÉ a été élevé au rang de Chevalier de l’Ordre du Mérite du Bénin en 2003 ; une reconnaissance reçue en 2008 entouré de sa famille pour qui il est un modèle d’intégrité, d’humilité et de résilience.
Afin de fédérer ses enfants, maintenant dispersés aux quatre coins du monde, Martin a encouragé et s’est impliqué avec énergie et passion dans un projet qui rejoint un de ses anciens centres d’intérêt : l’agriculture. Le fils de Déguèkomè, ‘’Gbessou’’ a été rappelé à Dieu le 26 novembre 2021 à Porto-Novo dans sa 87ème année laissant derrière lui, le grand vide de son absence, mais le sentiment, pour ses enfants, d’une vie remplie et d’une mission accomplie.